Bernadette Lafont, née le à Nîmes et morte le dans la même ville, est une actrice française.
Grâce à ses rôles dans Les Mistons (1957) de François Truffaut, Les Bonnes Femmes (1960) de Claude Chabrol, La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan (1969), ou encore La Maman et la Putain (1973) de Jean Eustache, cette vedette populaire est considérée comme l’une des égéries de la Nouvelle Vague.
Biographie
Origines familiales et formation
Issue d'une famille protestante des Cévennes, elle nait à la maison de santé protestante de Nîmes.
Elle est la fille de Roger Lafont, pharmacien à Saint-Geniès-de-Malgoirès, et de son épouse Simone Illaire, femme au foyer qui désespérant d’avoir un garçon pendant dix ans,[pas clair] l'appelle toujours Bernard.
Elle fait ses études secondaires au lycée de jeunes filles (actuel collège Feuchères) de Nîmes, où sa famille s'installe dans les années suivantes,.
Bernadette, qui se destine à la danse, suit aussi des cours de danse à l'opéra-théâtre de Nîmes, et elle rêve de cinéma en regardant les premiers films de Brigitte Bardot. Ses cours à l'opéra donnent à la midinette gironde et au caractère bien trempé une cambrure parfaite[pas clair]
Elle est reçue au baccalauréat (première partie) à 16 ans.
Mariage et premiers pas au cinéma
En 1955, alors en vacances, elle fait la connaissance de l'acteur Gérard Blain, qui répète la pièce de Shakespeare Jules César, aux arènes de Nîmes. Elle l'épouse âgée de dix-huit ans et le suit à Paris.
François Truffaut lui offre son premier rôle dans son court-métrage Les Mistons (1957), tourné la même année à Nîmes. Pour ce premier film, Truffaut, qui dispose de peu de moyens financiers, l'engage ainsi que Gérard Blain, à la grande surprise de Bernadette, car son mari refuse qu'elle devienne actrice[pas clair].
Actrice fétiche de la Nouvelle Vague
Prenant goût au cinéma, elle devient rapidement une figure représentative de la Nouvelle Vague notamment après deux films de Claude Chabrol essentiels dans ce mouvement, Le Beau Serge en 1957 avec son mari, puis Les Bonnes Femmes en 1960, qui révèlent son tempérament fougueux et sexy[pas clair][source insuffisante].
Elle va également travailler avec Jacques Doniol-Valcroze, Édouard Molinaro, Costa-Gavras, Georges Lautner et Louis Malle, Philippe Garrel, Michel Drach et Moshé Mizrahi, Jean-Daniel Pollet et Marc'O, montrant sa prédilection pour un cinéma d'auteur exigeant.
Estampillée « Nouvelle Vague », mouvement qui critique le cinéma français de ces années (le « cinéma de la qualité »), cette bourgeoise décomplexée n'hésite pas à jouer des rôles transgressifs[réf. nécessaire]. Plusieurs de ses rôles qui mettent en valeur son physique lui valent le surnom de « vamp villageoise »[réf. nécessaire].
Divorce et repli sur la famille aux côtés de Diourka Medveczky
Divorcée de Gérard Blain[Quand ?], elle devient en 1959 la compagne du sculpteur et cinéaste hongrois Diourka Medveczky qui en fait sa muse[réf. nécessaire]. Elle met au monde trois enfants en trois ans : Élisabeth, David et Pauline (1963).
Elle vit alors à la campagne et sa carrière connaît un creux mais cela lui est égal, car elle fait de la phrase de Jean Cocteau sa devise[réf. nécessaire] :
« Les premières places ne m'intéressent pas spécialement ; celles que j'aime, ce sont les places à part. »
Retour au cinéma
En 1969, elle tourne dans un film de son époux Paul, unique long métrage de celui-ci, qui malgré d'excellentes critiques[réf. nécessaire], n'est pas distribué (il n'est paru qu'en 2012 en DVD).
La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan, en 1969 également, lui permet de renouer avec le succès. Alors que la mode est aux actrices blondes, cette brune de type méditerranéen détonne et se fait qualifier de « Bardot nègre » dans Le Monde par l'écrivain Hervé Guibert.
En 1971, elle est l'une des femmes du manifeste des 343, publié le 5 avril 1971 par le Nouvel Observateur en faveur du droit à l'avortement.
Elle est ensuite l'héroïne de Une belle fille comme moi (1972) de François Truffaut et joue le rôle de Marie dans La Maman et la Putain (1973) de Jean Eustache qui marquent sa filmographie. Lafont enchaîne avec des films signés László Szabó (Zig-Zig), Jacques Bral, Jacques Rivette (Noroît), l'italien Pasquale Festa Campanile (Le Larron), Jacques Davila et Juliet Berto, ainsi que des comédies et « nanars » réalisés par Gérard Pirès, Jean-Marie Poiré voire Max Pécas, où sa voix gouailleuse et son ton décalé la rendent populaire.
Dans les années 1980, elle apparaît dans plusieurs films de Jean-Pierre Mocky (dont Le Pactole avec sa fille Pauline) et Claude Chabrol (dont Inspecteur Lavardin et Masques), mais surtout dans L'Effrontée de Claude Miller en 1985 qui lui vaut le César de la meilleure actrice dans un second rôle. C'est aussi durant cette décennie qu'elle intensifie son activité sur le petit écran, où elle avait débuté dès 1961 : elle participera au fil des ans aux séries Merci Bernard de Jean-Michel Ribes, Maigret face à Bruno Cremer, Pepe Carvalho, Les Enquêtes d'Éloïse Rome, La Minute vieille, jusqu'à Scènes de ménages en 2013 ; elle sera dirigée par Liliane de Kermadec, Paul Vecchiali, Élisabeth Rappeneau, Bruno Garcia, et retrouvera Nelly Kaplan pour un téléfilm en 1985 ; elle interprétera même la gouvernante du Père Noël en 1997.
En 1988, sa fille Pauline, elle aussi actrice, meurt accidentellement. Elle surmonte son chagrin en multipliant les films et les pièces de théâtre. Elle rencontre alors Marion Vernoux et Pierre-Henri Salfati, Raoul Ruiz, Pascal Bonitzer, Claude Zidi, Julie Delpy, Zoe Cassavetes… Tout au long de sa carrière, non contente de multiplier les collaborations avec des cinéastes souvent prestigieux et confidentiels, elle aura eu les partenaires les plus brillants et les plus diversifiés : Eddie Constantine, Laurent Terzieff chez Garrel, Ugo Tognazzi, Jean-Paul Belmondo chez Malle, Jean-Pierre Léaud, Jean-Pierre Kalfon, Jean-Louis Trintignant, Daniel Duval, Michel Bouquet, Alain Cuny, Michel Duchaussoy, André Dussollier chez Truffaut, Michel Galabru, Francis Blanche, Peter Ustinov, Michel Serrault (La Gueule de l'autre), Miles Davis, Richard Bohringer, Victor Lanoux, Jean Lefebvre et Bernard Ménez, sans oublier Anna Karina, Bulle Ogier, Micheline Presle, Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg… Elle retrouvera cette dernière dans la comédie à succès Prête-moi ta main d'Éric Lartigau en 2006. Deux ans plus tard, elle incarne la mère de Michel Blanc dans Nos 18 ans.
Carrière théâtrale
Bernadette Lafont a débuté au théâtre en 1963 mais ce n'est qu'en 1978, en jouant la comtesse Bathory dans « Bathory Erzsebet » de Marie-Françoise Egret, que l'amour des planches la saisit. Elle s'illustre ensuite, entre autres, dans La Tour de la défense de Copi, Désiré de Sacha Guitry mis en scène et interprété par Jean-Claude Brialy avec aussi Marie-José Nat, L'Arlésienne d'Alphonse Daudet aux côtés de Jean Marais, Monsieur Amédée (1999) avec son cher Galabru qu'elle retrouve dans La Femme du boulanger de Marcel Pagnol (où elle interprète la bonne du curé), Un beau salaud avec Bernard Tapie, Les Monologues du vagin d'Eve Ensler, Si c'était à refaire de Laurent Ruquier, L’Amour, la mort, les fringues de Nora et Delia Ephron, mis en scène par Danièle Thompson avec Karin Viard, Géraldine Pailhas et Valérie Bonneton dans la distribution, des lectures de Claude Bourgeyx et Marcel Proust notamment ; sa dernière apparition sur scène s'effectue dans l'opérette Ciboulette où figure Jérôme Deschamps.
De 1990 à 1996, elle préside les Ateliers de création audiovisuelle de Sommières, une petite structure de formation, délocalisée à Saint-André-de-Valborgne la dernière année.
En 2005, le festival International du film Entrevues à Belfort lui consacre une rétrospective.
Ses derniers films, Paulette et Attila Marcel, sortis en 2013, reçoivent un très bon accueil du public. Elle déclare à cette époque « vivre depuis plus de trente ans dans le même appartement, dans le Marais, avec son chat », alors que son compagnon, le peintre figuratif Pierre de Chevilly, vit principalement à la campagne; acquéreur de l'ancienne école de garçons de la commune d'Argenton-Château ; sur sa suggestion elle achète, en 2006, une petite maison dans ce lieu calme, sa « thalasso mentale », où elle offre gracieusement son concours de conteuse lors de manifestations culturelles locales en 2011 et 2013. Depuis 2004, elle séjournait ponctuellement à Argenton-les-Vallées, bourgade poitevine, avec son dernier compagnon le peintre Pierre de Chevilly, et depuis 2001 aimait participer bénévolement aux animations locales.
Mort et funérailles
Partie se reposer dans sa maison familiale de Saint-André-de-Valborgne, elle est victime d’un accident vasculaire cérébral le . Au cours de sa convalescence au centre héliomarin du Grau-du-Roi, elle subit un malaise cardiaque le en fin d'après-midi. Transportée par le SAMU au CHU de Nîmes, elle y meurt le à l'âge de 74 ans.
Sa mort coïncide avec la tenue du festival de Vebron, dont elle est la marraine depuis ses origines en 1988 et qui lui rend hommage.
La cérémonie religieuse des obsèques a eu lieu au temple protestant de Saint-André-de-Valborgne le en présence de 250 personnes. Le réalisateur Jean-Pierre Mocky, qui participait à Nîmes au Festival « Un réalisateur dans la ville », est présent, aux côtés de Lionnel Astier et Marianne Denicourt. Il déplore ensuite l'absence de la profession et du gouvernement.
Selon la tradition des cimetières protestants des Cévennes, Bernadette Lafont est inhumée dans le caveau funéraire de la propriété familiale, aux côtés de ses parents et de sa fille Pauline.
En 2013, le cinéaste Gérard Courant lui rend hommage avec un film In Memoriam Bernadette Lafont, dans lequel Alexandra Stewart, Stéphane Audran et Guillaume Gouix lisent des lettres de Bernadette Lafont et des textes de François Truffaut et de Claude Chabrol.
Filmographie
Cinéma
Courts métrages
Longs métrages
Années 1950
1957 : La Tour, prends garde ! de Georges Lampin
1958 : Le Beau Serge de Claude Chabrol - Marie
1958 : Les Jeunes Maris (Giovani mariti) de Mauro Bolognini - Une figurante
1959 : Bal de nuit de Maurice Cloche - Nicole
1959 : À double tour de Claude Chabrol - Julie, la servante
Années 1960
1960 : Me faire ça à moi de Pierre Grimblat - Annie
1960 : L'Eau à la bouche de Jacques Doniol-Valcroze - Prudence
1960 : Les Bonnes Femmes de Claude Chabrol - Jane
1960 : Les Mordus de René Jolivet - Mado
1961 : Les Godelureaux de Claude Chabrol - Ambroisine
1962 : Un clair de lune à Maubeuge de Jean Chérasse - Charlotte
1962 : Et Satan conduit le bal de Grisha Dabat - Isabelle
1962 : Jusqu'à plus soif de Maurice Labro - Solange
1962 : Tire-au-flanc 62 de Claude de Givray - Bernadette
1963 : Les Femmes d'abord de Raoul André - Miss Jujube
1964 : La Chasse à l'homme d'Édouard Molinaro - Flora
1965 : Compartiment tueurs de Constantin Costa-Gavras - La sœur de Georgette
1965 : Les Bons Vivants ou Un grand Seigneur de Georges Lautner (segment Les Bons Vivants) - Sophie
1965 : Pleins feux sur Stanislas de Jean-Charles Dudrumet - Rosine Lenoble
1967 : Un idiot à Paris de Serge Korber - Berthe
1967 : Lamiel de Jean Aurel - Pauline
1967 : Le Voleur de Louis Malle - Marguerite, la servante
1968 : Le Révélateur de Philippe Garrel - La mère
1968 : Les Idoles de Marc'O - Sœur Hilarité
1969 : Paul de Diourka Medveczky - Marianne
1969 : Je, tu, elles... de Peter Foldes
1969 : La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan - Marie
1969 : Le Voleur de crimes de Nadine Trintignant - La logeuse
Années 1970
1970 : Sex Power d'Henry Chapier - Salomé
1970 : Piège de Jacques Baratier
1970 : Élise ou la Vraie Vie, de Michel Drach - Anna
1970 : Caïn de nulle part, de Daniel Daert - Marielle
1971 : Les Stances à Sophie, de Moshé Mizrahi - Céline
1971 : Valparaiso, Valparaiso de Pascal Aubier - Edwarda
1971 : Les Doigts croisés (To Catch a Spy) de Dick Clement - Simone
1971 : La Famille de Yvan Lagrange
1971 : L'amour c'est gai, l'amour c'est triste de Jean-Daniel Pollet - Marie Annassian
1971 : Out 1 : noli me tangere (Out 1) de Jacques Rivette et Suzanne Schiffman - Sarah
1972 : Out 1: Spectre de Jacques Rivette - Sarah
1972 : L'Œuf (de Félicien Marceau), film de Jean Herman - Rose
1972 : Une belle fille comme moi de François Truffaut - Camille Bliss
1972 : What a Flash! de Jean-Michel Barjol - Elle-même
1972 : Trop jolies pour être honnêtes de Richard Balducci - Bernadette
1973 : La Ville bidon, ou La Décharge de Jacques Baratier - Fiona
1973 : Les Gants blancs du diable de László Szabó - Bernadette, la starlette
1973 : La Maman et la Putain de Jean Eustache - Marie
1973 : Défense de savoir de Nadine Trintignant - Simone
1973 : L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise de Nina Companeez - Rosemonde
1973 : Je, tu, elles... (ou Elles plus elles) de Peter Foldès - La femme du van hippie
1974 : Permettez-moi, Madame, d'aimer votre fille (Permettete, signora, che ami vostra figlia) de Gian Luigi Polidoro - Sandra
1975 : Zig-Zig, de László Szabó - Pauline + les lyrics
1975 : Une baleine qui avait mal aux dents de Jacques Bral - Bernadette
1975 : Un divorce heureux, de Henning Carlsen - Jacqueline, l'infirmière
1975 : Vincent mit l'âne dans un pré (et s'en vint dans l'autre) de Pierre Zucca - Jeanne Dogson
1976 : Noroît, ou Le Bal de l'horreur de Jacques Rivette - Giulia
1976 : L'Ordinateur des pompes funèbres de Gérard Pirès - Louise Delouette
1976 : Un type comme moi ne devrait jamais mourir de Michel Vianey - Marthe
1976 : Le Trouble-fesses de Raoul Foulon - Dany Lajoux
1978 : Stranberg est là (Strauberg ist da) de Mischa Gallé : Anne
1978 : Violette Nozière de Claude Chabrol - La codétenue
1978 : Chaussette surprise, de Jean-François Davy - Bernadette
1978 : La Tortue sur le dos, de Luc Béraud - Camille
1979 : Le Larron (Il ladrone) de Pasquale Festa Campanile - Appula
1979 : La Frisée aux lardons d'Alain Jaspard - Micheline
1979 : Nous maigrirons ensemble de Michel Vocoret - Corinne
1979 : La Gueule de l'autre de Pierre Tchernia - Gisèle Brossard
1979 : Arrête de ramer, t'attaques la falaise ! (ou Qu'il est joli garçon l'assassin de papa) de Michel Caputo : Chimène
Années 1980
1980 : Retour en force de Jean-Marie Poiré - Thérèse Blaussac, la femme d'Adrien
1980 : Certaines nouvelles de Jacques Davila - Mayette
1980 : Une merveilleuse journée de Claude Vital - la pharmacienne
1981 : Le Roi des cons de Claude Confortès - Denise
1981 : Si ma gueule vous plaît... de Michel Caputo - Denise Lemoine, la concierge
1982 : On n'est pas sorti de l'auberge de Max Pécas - Geneviève, la femme de Félix
1983 : Cap Canaille de Juliet Berto et Jean-Henri Roger - Mireille Kebadjan
1983 : La Bête noire de Patrick Chaput - Antonia, ex-femme de Boissieu
1983 : Un bon petit diable de Jean-Claude Brialy - Betty
1984 : Canicule d'Yves Boisset - Ségolène
1984 : Gwendoline de Just Jaeckin - La reine
1985 : Le Pactole de Jean-Pierre Mocky - La mère d'Anne
1985 : L'Effrontée de Claude Miller - Léone
1986 : Inspecteur Lavardin de Claude Chabrol - Hélène Mons
1987 : Masques de Claude Chabrol - La masseuse
1988 : Deux minutes de soleil en plus de Gérard Vergez
1988 : Les Saisons du plaisir de Jean-Pierre Mocky - Jeanne
1988 : Une nuit à l'Assemblée nationale de Jean-Pierre Mocky - Mme Dugland
1988 : Prisonnières de Charlotte Silvera - Nelly
1989 : L'Air de rien de Mary Jimenez - Constance
Années 1990
1990 : Boom Boom de Rosa Vergés
1990 : Plein fer de Josée Dayan - La femme blonde
1991 : Cherokee de Pascal Ortega - Mme Benedetti
1991 : Sissi la valse des cœurs (Sisi und der Kaiserkuß) de Christoph Böll - La baronne Von Wrangel
1991 : Dingo de Rolf De Heer - Angie Cross
1992 : Ville à vendre de Jean-Pierre Mocky - Claire Derain, l'inspectrice
1992 : Sam suffit de Virginie Thévenet - Lucie
1994 : Le Terminus de Rita ou Rita, Rocco et Cléopâtre de Filip Forgeau
1994 : Personne ne m'aime de Marion Vernoux - Annie
1995 : Zadoc et le bonheur de Pierre-Henry Salfati - Zachie
1996 : Le Fils de Gascogne de Pascal Aubier - Elle-même
1996 : Rainbow pour Rimbaud de Jean Teulé - La mère
1997 : Nous sommes tous encore ici d'Anne-Marie Miéville - Calliclès
1997 : Généalogies d'un crime de Raoul Ruiz - Esther
1997 : Sous les pieds des femmes de Rachida Krim - Suzanne
1999 : Rien sur Robert de Pascal Bonitzer - Mme Sauvage
1999 : Recto/Verso ou Les Caméléons de Jean-Marc Longval - Yolande
Années 2000
2000 : Un possible amour de Christophe Lamotte - La mère de Jacques
2002 : Les Amants du Nil d'Éric Heumann - Sophie Frendo
2002 : Les Petites Couleurs de Patricia Plattner - Mona
2003 : Ripoux 3 de Claude Zidi - Carmen
2006 : U de Serge Élissalde - (voix de la mère)
2006 : Prête-moi ta main de Éric Lartigau - Geneviève Costa
2006 : Les Aiguilles rouges de Jean-François Davy - L'infirmière
2006 : Le Prestige de la mort de Luc Moullet - Marie-Anne
2007 : Les Petites Vacances de Olivier Peyon - Danièle
2007 : Broken English de Zoe Cassavetes - Mme Grenelle
2008 : 48 heures par jour de Catherine Castel - Mélina
2008 : Mes amis, mes amours de Lorraine Lévy - Yvonne
2008 : Nos 18 ans de Frédéric Berthe - Adèle
2008 : La Première Étoile de Lucien Jean-Baptiste - Mme Morgeot
2009 : Bazar de Patricia Plattner - Gabrielle
2009 : Tricheuse de Jean-François Davy - Mme Paroquet
1960 : Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, mise en scène de Simone Turck, Festival des jeux du théâtre de Sarlat, 2 août 1960.1963 : Un mois à la campagne d'Ivan Tourgueniev, mise en scène Pierre Valde, Théâtre du Capitole de Toulouse
1978 : Bathory Erszebet de Marie-Françoise Egret, mise en scène Pierre Romans, Centre Dramatique de Nanterre - Théâtre des amandiers à Nanterre
1981 : La Tour de la défense de Copi, mise en scène Claude Confortes, Théâtre Fontaine
1984 : Désiré de Sacha Guitry, mise en scène Jean-Claude Brialy, théâtre Édouard VII
1987 : Barrio chino de Christine Albanel, mise en scène Jean-Marc Grangier, Petit Odéon
1993 : La Frousse de Julien Vartet, mise en scène Raymond Acquaviva, Théâtre Édouard VII
1997 : L'Arlésienne d'Alphonse Daudet, mise en scène Roger Louret avec Jean Marais
1998 : Le Faucon de Marie Laberge, mise en scène de Gabriel Garrand, tournée
1998 : 1 table pour 6 d'Alan Ayckbourn, mise en scène Alain Sachs, Théâtre du Palais Royal et tournée
1999 : Monsieur Amédée d’Alain Reynaud-Fourton, mise en scène Jean-Pierre Dravel, Théâtre Comédia
2002 : Léo de Patrick Lunant, mise en scène Jean-Luc Tardieu, Petit Théâtre de Paris
2002 : Un beau salaud de Pierre Chesnot, mise en scène Jean-Luc Moreau, Théâtre de Paris
2002 : Les Monologues du vagin d'Eve Ensler, mise en scène Isabelle Rattier, Comédie de Paris
2003 : Les Monologues du vagin d'Eve Ensler, mise en scène Isabelle Rattier, Petit Théâtre de Paris
2004 : Écrits d'amour de Claude Bourgeyx, mise en scène Bastien Duval, Théâtre Fontaine
2005 : Les Monologues du vagin d'Eve Ensler, mise en scène Isabelle Rattier, tournée
2006 : Si c'était à refaire de Laurent Ruquier, mise en scène Jean-Luc Moreau, Théâtre de la Renaissance
2009 : À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, Lecture à la Comédie des Champs-Élysées
2010 : La Femme du boulanger de Marcel Pagnol, mise en scène Alain Sachs, Théâtre André Malraux, représentation du retransmise en direct sur France 2
2011 : Les Petits Outrages de Claude Bourgeyx, lecture scénique. Théâtre des Déchargeurs, Paris. Tournée jusqu'en .
2011 : L’Amour, la mort, les fringues de Nora et Delia Ephron, mise en scène Danièle Thompson, Théâtre Marigny
2013 : Ciboulette de Reynaldo Hahn, mise en scène Michel Fau, Opéra-Comique
Livre audio
2006 : Jules Barbey d'Aurevilly, Les Diaboliques ; Le Rideau cramoisi, Éditions Thélème
2011 : Guy de Maupassant, Mademoiselle Fifi - et autres nouvelles, Éditions Thélème (ISBN 978-2-87862-676-6)
2011 : Guy de Maupassant, La Maison Tellier, Éditions Thélème (ISBN 978-2-87862-777-0)
« Si je devais la comparer à un autre personnage, ce serait à Michel Simon dans Boudu », affirmait François Truffaut dans le portrait télévisé Profil : Bernadette Lafont de Philippe Laïk (1ère diff. 18 mai 1967). Leurs points communs : une truculence dans l'expression et une présence explosive à l'écran.
François Truffaut a écrit : « Quand je pense à Bernadette Lafont, actrice française, je vois un symbole en mouvement, le symbole de la vitalité, donc de la vie » (Vagabondages Bernadette Lafont. Studio 43, 1984).
Coluche a écrit : « Déjà, les actrices de cinéma, j'aime bien, mais Bernadette je la préfère. Chaque fois que je vois un film avec une actrice, je me dis : “Je vais regarder le film en pensant que c'est Bernadette qui joue le rôle”, et du coup, je passe un bon moment » (Pariscope, 1981).
L'écrivain Hervé Guibert lui a rendu hommage en 1984, à l'occasion de sa rétrospective au Studio 43 (Paris) : « Un peu chinoise par le maquillage, andalouse par la coiffure, gitane blanche, Bardot nègre, garce sublime, pépée de tous les diables, fée du bagout, enquiquineuse de choc. Une “nature” décuplée : plutôt un phénomène » (Fée Bernadette en odeur de rétrospective, Le Monde, 1-2 juillet 1984).
Le théâtre municipal de Nîmes, sa ville natale, porte son nom depuis le 25 octobre 2013 à l'initiative de Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nimes.
La 39e cérémonie des César du 28 février 2014 a honoré sa mémoire dans la rubrique « Hommage aux disparus ».
Le 30 mars 2014, dans le cadre du Festival cinéma d'Alès / Itinérances a été remis le 1er Prix Bernadette Lafont de la meilleure comédienne récompensant Agathe Schencker dans « Canada », court métrage de Sophie Thouvenin et Nicolas Leborgne, en compétition. Doté par Univam d'un montant de 1 500 euros, le prix souligne l’engagement constant de Bernadette Lafont pour le court métrage et les jeunes talents.
La bibliothèque de la communauté de communes du Bocage bressuirais à Argenton-les-Vallées, a été nommée Bernadette Lafont le , en présence de ses proches et de nombreux amis et admirateurs d'Argenton et d'ailleurs.
En 2004, le rosiériste Sauvageot donne le nom de Bernadette Lafont à un rosier buisson à grandes fleurs rose foncé et au parfum puissant (grand prix du Parfum à Bagatelle en 2004)[source insuffisante].
Du 16 au 20 avril 2012, répondant à l'invitation de Marie Losier, Bernadette Lafont était l'invitée du French Institute / Alliance française (Fiaf) de New York pour un hommage intitulé : Bernadette Lafont : Une belle fille comme elle. Au programme : rétrospective de ses films (Les Mistons, Les Bonnes Femmes, Une belle fille comme moi, La Maman et la Putain, La Fiancée du pirate, Les Petites Vacances), lecture (correspondance Truffaut) et rencontre avec le public. Source : http://www.fiaf.org/french%20film/spring2012/2012-04-films-bernadette-lafont.shtml
Catherine Deneuve, en promotion pour Elle s'en va sur France Inter dans l'émission Eclectik le dimanche , alors que la journaliste lui proposait de faire une minute de solitude, a choisi de parler de Bernadette Lafont : « Je pense que je pourrais en profiter pour faire une minute de silence, pour penser aux gens qu'on aime, aux gens qu'on a aimés. Je voudrais une minute de silence en pensant à une femme, une actrice que j'aime beaucoup, dont je ne peux pas parler à l'imparfait, qui est Bernadette Lafont, qui est partie il y a quelques semaines assez brutalement et dont on n'a pas beaucoup parlé finalement. (…) Voilà, je pense souvent à elle depuis qu'elle est partie cet été. »
Dans une lettre datée du 26 juillet 2013 Brigitte Bardot a écrit : « La mort de Bernadette Lafont m'a provoqué un immense choc et un profond chagrin, [elle] était un exemple de joie de vivre malgré les terribles épreuves que la vie lui a fait subir. (…) Pétillante, rigolote, avec un zeste d'insolence mais jamais vulgaire, pleine de spontanéité, de charme et d'une beauté qu'elle a gardé jusqu'au bout du chemin de sa vie ! »
La Cinémathèque française lui a rendu hommage du 13 au 15 décembre 2013 à travers des projections et rencontres durant lesquelles ont été évoquées sa mémoire et la place unique qu'elle occupe dans le patrimoine du 7e art hexagonal. La soirée de lancement le 13 au soir consista dans la projection de Zig-Zig de Laszlo Szabo en présence de Catherine Deneuve.
En 2013, le cinéaste Gérard Courant lui rend hommage dans In Memoriam Bernadette Lafont, avec les comédiennes Alexandra Stewart et Stéphane Audran et le comédien Guillaume Gouix. Le film est édité en DVD en 2016 aux éditions L'Harmattan.
Distinctions
Récompenses
César 1986 : César de la meilleure actrice dans un second rôle pour L'Effrontée
1995 : Prix Reconnaissance des cinéphiles, décerné à Puget-Théniers par l'association Souvenance de cinéphiles, pour l'ensemble de sa carrière
César 2003 : César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière
Nominations
César 1988 : César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Masques
César 2007 : César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Prête-moi ta main
Globe de cristal 2014 : Meilleure Actrice pour Paulette
Décorations
Officière de la Légion d'honneur Elle est faite chevalière le pour ses 40 ans d'activités professionnelles, avant d'être promue officière le . Ses insignes d'officier ont été remises par le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.
Officière de l'ordre national du Mérite Elle est directement promue à ce grade le pour récompenser ses 47 ans d'activités artistiques.
Commandeure de l'ordre des Arts et des Lettres (promotion du ).
Publications
Bernadette Lafont a publié plusieurs ouvrages dont :
La Fiancée du cinéma, son autobiographie, avec la collaboration d'Alain Lacombe, éditions Olivier Orban, 1978 (ISBN 2-85565-072-0); réédition Ramsay, 1987, 1999 (ISBN 978-2-85956-456-8)
Mes enfants de la balle : Élisabeth, Pauline et David, avec la collaboration de Pascale Duval, Paris, éditions Michel Lafon (ISBN 978-2-86804-572-0)
Le roman de ma vie : souvenirs, avec la collaboration d'Evane Hanska, Flammarion, 1997 (ISBN 978-2-08-067378-7)
Bibliographie
[Bastide et Durand 1999] « Lafont, Bernadette », dans Bernard Bastide et Jacques-Olivier Durand, Dictionnaire du cinéma dans le Gard, Montpellier, Les Presses du Languedoc, (ISBN 2-85998-215-9), p. 141-156.
Bernard Bastide, Bernadette Lafont, une vie de cinéma, Nîmes, Atelier Baie, 2013 (ISBN 978-2-919208-20-3)
(en) Roland-Francois Lack, « Sex Power : Bernadette Lafont and the Sexual Revolution in French Cinema circa 68 », dans Julian Jackson, Anna-Louise Milne et James Williams, Rethinking May 68, Basingstoke, Palgrave Macmillan, .
Esther Hoffenberg, Et Dieu créa la femme libre, film documentaire de 2016.
« Bernadette Lafont », dans Personnages connus ou méconnus du Gard et des Cévennes, t. I, Brignon, La Fenestrelle, (ISBN 979-1-0928-2666-1), p. 56-60 — ouvrage édité par l'Académie cévenole.
André Encrevé, « Lafont, Bernadette », dans Patrick Cabanel et André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t. 3 H-L, Paris, Les Éditions de Paris / Max Chaleil, (ISBN 9782846213332), p. 572-573